Votre retour en bleu est-il un bon signe pour la liste des 23 ?
Après le match contre l'Espagne, il restera deux mois et demi de compétition. Il peut se passer beaucoup de choses. Je viens avec envie mais je ne me dis pas qu'il faut que je marque des points. Concrètement, c'est le cas mais je viens avec l'envie de donner le meilleur, quelle que soit la situation. Si je suis dans la liste des 23, je serai heureux mais il faudra que chaque joueur donne le meilleur pour l'équipe.

Votre match contre le Real Madrid a-t-il été décisif pour votre retour ?
On pourra se poser la question à la fin de la saison. Cela m'a donné plus de crédit mais j'étais déjà bien avant ce match, sans prétention. Mais quand on joue bien contre le Real, c'est plus vu et on en parle un peu plus. Cela donne un supplément de confiance.

La 1re Coupe du monde en Afrique représente forcément un objectif spécial pour vous, qui êtes né à Douala au Cameroun...
C'est le continent sur lequel je suis né. On est quelques-uns comme ça et ce sera sans doute ma dernière Coupe du monde. C'est le top de participer à une Coupe du monde.

Une place de titulaire au Mondial est-elle envisageable selon vous ?
Avant 2006, j'avais fait les 8 derniers matches des éliminatoires en tant que titulaire et à la Coupe du monde je n'ai pas joué. C'était difficile mais je privilégie le collectif. En 2008, je suis arrivé avec mon enthousiasme, j'étais dans une psychologie différente. Là, j'ai envie de participer à l'aventure collective. J'ai plus été remplaçant que joueur. J'ai une expérience du banc et je sais qu'une compétition, cela se gagne aussi sur le banc. Les remplaçants peuvent titiller les titulaires.

Il y a peut-être des places à prendre avec les blessures...
Tout est ouvert dans le football mais je ne me projette vraiment pas. Ce que je veux c'est être dans le groupe des 23, apporter mon expérience. Ce que je veux, c'est être utile au groupe. Par exemple, je n'échangerai pour rien au monde ma place de remplaçant au Mondial-2006 contre autre chose que la place de finaliste des Bleus. Je me prépare si on fait appel à moi. J'évite de calculer, je savoure ma joie d'être là pour être productif.

Les leçons du fiasco de l'Euro-2008 ont-elles été tirées ?
Je peux dire oui mais quand la compétition arrive, les choses changent. La seule chose qu'il faudra vérifier, c'est l'humilité de chaque joueur, éviter qu'il y ait un joueur qui tire la gloire à lui. Un mois et demi confiné, c'est long. Le plus dur, c'est d'avoir la "grinta" et la conjuguer avec l'humilité et la responsabilité collectives. La vie en commun c'est important.

Comment jugez-vous Domenech en tant que technicien ?
Cela fait 11 ans que je le connais. Il y a eu une évolution mais c'est un très bon entraîneur, l'un des meilleurs que j'ai eu, sur la connaissance du football. Je ne le dis pas parce qu'il est sélectionneur. Il a été très critiqué mais c'est quelqu'un de bien. A la mi-temps, on peut voir si un entraîneur est bon. Il fait partie des entraîneurs qui ont assez souvent l'analyse juste à la mi-temps. Dès le début, j'ai été impressionné par ça.