On l'aime bien Michel Platini. On admire ses exploits passés sous le maillot de la Juventus ou avec les Bleus. On le félicite pour sa reconversion dans les instances du football mondial. Mais on ne supporte plus sa position rétrograde quant à l'usage de la vidéo. Cher Michel, comment vas-tu ? Je me permets de te tutoyer mais n'y vois surtout pas un manque de respect. Plutôt le désir de me sentir encore plus proche de toi. C'est qu'on ne te voit plus trop ces derniers mois. J'imagine que tes fonctions de président de l'UEFA te prennent beaucoup de temps mais je regrette vraiment ces soirées de Ligue des Champions passées en ta compagnie sur Canal+. Quelle joie à l'époque de t'entendre parler du football européen ! Tes expertises et tes petites blagues me manquent vraiment.
Tiens, en parlant de blague, as-tu vu Bayern-Fiorentina hier soir ? C'était vraiment un match sympa. Bon, les Allemands ont marqué un but en position de hors-jeu mais on s'en fiche, non ? Comme tu le dis si souvent, ça fait partie du football après tout. D'ailleurs, à part les Italiens, personne n'a râlé à Munich. C'est comme à Porto, tiens. As-tu vu la colère des joueurs d'Arsenal après le drôle de but des Portugais ? Et ça proteste. Et ça parle d'injustice. Il est quand même gonflé le père Wenger, non ?
Mais j'y pense, si tu n'as pas pu suivre la Ligue des Champions mercredi soir, tu n'as sans doute pas vu voir Lorient-Bordeaux et Lens-Brest… Tu as vraiment raté quelque chose. Par où commencer ? Le but de la victoire lensoise peut-être. Une frappe énorme de Ramos. Barre, poteau et but. Enfin but, il faut le dire vite : le ballon n'a jamais franchi la ligne. Et du coup, ça râle encore. Vraiment pénibles les Brestois ! Ça fait partie du foot ça aussi, non ? Il faut d'ailleurs croire que les Bretons s'étaient donnés le mot hier soir. Car les Lorientais aussi ont râlé après l'expulsion de Koscielny et le penalty qui a suivi. L'injustice de la double peine parait-il.
C'est vraiment dommage de ne plus t'entendre, cher Michel. On aurait adoré tes explications sur toutes ces erreurs d'arbitrage. Le mieux, c'est quand tu reviens sur ta position. Toi, fervent défenseur de la vidéo, élu à la présidence de l'UEFA avec un slogan tellement porteur. C'était quoi déjà ? Ah oui, le football aux footballeurs. Ton adversaire de l'époque, le Suédois Lennart Johansson, n'en est toujours pas revenu. Toi par contre, tu as vite retrouvé le chemin du retour. La vidéo ? Sacrifiée sur l'autel de l'universalité du football. J'en connais du côté de Florence, de Brest ou de Londres qui aimeraient bien t'en toucher deux mots. Que veux-tu, tout le monde n'a pas ton humour… Mais entre-nous Michel, et ne le prends surtout pas mal, tu nous gonfles maintenant ! Et ça aussi, ça devient universel.
