Le Jubilé de Luis Fernandez a quasiment fait le plein, dimanche au soleil, en présence d'une quantité de pros l'ayant côtoyé comme joueur ou entraîneur, à Cannes, Paris ou ailleurs, avec en point d'orgue un match de gala au plateau "extraordinaire", selon Luis."Je suis très ému, très heureux, très touché de célébrer mon jubilé ici, dans cette ville qui me tient à coeur, sur cette pelouse où j'ai connu beaucoup de joies. Merci d'être là", a dit Luis avant de passer le micro à Bernard Brochand, ex-président du Paris SG aujourd'hui député-maire de Cannes.
"Zizou, Zizou", ont scandé les 10.000 spectateurs du stade Pierre de Coubertin quand "Yazid" a marqué de la tête, comme face au Brésil en finale du Mondial-98, le 3e but des... anciens Cannois, tous ceux que le jeune Zidane avait côtoyés au centre de formation de l'AS Cannes.
Dans ce match d'ouverture, un Zidane en maillot bleu ciel, très affûté, a slalomé au milieu des amis d'un Fernandez excité comme aux plus beaux jours, dont Bernard Laporte. "L'image que je garderai toujours de lui, c'est quand il s'agitait sur le banc de touche du PSG", a souri l'ex-ministre des Sports.
Sur son côté droit, Luis a débordé, centré, tiré, mais aussi changé des joueurs et assuré le service d'ordre, en demandant aux stadiers de faire le ménage. Pendant ce temps, les reporters recueillaient des anecdotes sur sa carrière.
"Un jour, à Cannes, il est venu nous chercher à l'entraînement, avec Zizou, et on est partis en voiture pour aller signer des autographes à Lyon, dans son quartier des Minguettes, ce n'était pas du tout prévu", s'est souvenu José Bray.
Le dernier penalty
"Un jour, après l'entraînement, il m'avait tellement chambré que je l'ai poursuivi dans les vestiaires. Il s'est réfugié dans les toilettes et j'ai cassé la porte à coups de pied", s'est souvenu Toko, grand attaquant du PSG que le jeune Luis avait un peu trop chambré ce jour-là.
"Je me rappelle un déplacement à Moscou, il était un peu énervé de ne pas pouvoir jouer à la belote avec nous (Cobos, Kombouaré, Ginola, Roche), alors il a éteint la lumière dans le couloir du bus", a raconté José Cobos, ex-libero du PSG sous les ordres de Luis.
"Je me souviens de sa reprise de volée contre l'Espagne, en éliminatoires de l'Euro-92. C'était un moment fort parce qu'il avait un peu ressuscité à Cannes et il revenait en équipe de France. Il n'était pas titulaire mais il s'était bien mis dans le moule", a dit Bernard Casoni.
"Patrick", a crié la tribune d'honneur quand Vieira, formé lui aussi à Cannes, est arrivé le long de la ligne de touche. Puis "Pat" a enfilé le maillot Bleu d'une sélection inédite France 1984-1998 et formé un carré magique hors du temps aux côtés de Zidane, Giresse et Fernandez, numéro 22.
"Soyez bons, messieurs les arbitres. Vous savez ce qu'il vous reste à faire: à chaque fois que je tombe, vous sifflez !", a expliqué Luis à l'arbitre Claude Colombo. Puis les fils de Luis, Johan et Romain, ont donné le coup d'envoi du match contre la sélection internationale entraînée par Luis Aragones.
Dans l'équipe d'en face, deux Ballons d'Or, Nedved et Weah, et un Sonny Anderson intenable, auteur de trois buts en première période. Quand Vieira est tombé dans la surface, Luis s'est avancé et il a tiré le penalty. But de Fernandez, le dernier. Le score ? 9-3 pour le Monde.
