Le Clasico entre le PSG et l'OM, dimanche, fait peur à beaucoup de monde. Les mesures de sécurité draconiennes mises en place par les autorités suffiront-elles à éviter des affrontements entre supporters ? Mille cinq cents supporters marseillais devraient donc bien se rendre à Paris dimanche. Après avoir un temps envisagé de ne pas monter à la Capitale pour le Clasico car mécontents des mesures de sécurité contraignantes mises en place, les fans de l'OM partiront finalement dans la nuit de samedi à dimanche. En bus exclusivement. Et sous très haute surveillance. Distribution des tickets dans les autocars, fouilles systématiques, surveillance pointilleuse sur tout le parcours et lors des arrêts sur les aires d'autoroute : ce schéma ressemble à s'y méprendre à celui qui a été mis en place pour acheminer, par TGV cette fois-là, les supporters du PSG pour le match aller à Marseille (celui qui s'est joué). A Paris, 1 000 à 1 500 policiers et gendarmes seront présents dans et aux abords du Parc des Princes pour tenter d'éviter tout affrontement.
Ces mesures lourdes, qui ont braqué certains fans marseillais et qui auront un coût financier élevé, ont été prises suite aux incidents ayant eu lieu lors du report tardif du match aller, en octobre dernier, suite à la contamination de plusieurs joueurs du PSG par le virus H1N1. Descendus à Marseille, des supporters parisiens avaient causé d'importants troubles dans la cité phocéenne. Les Marseillais avaient riposté et plusieurs blessés, dont un grave du côté du camp parisien, avaient été à déplorer. Le Préfet des Bouches-du-Rhône avait alors stigmatisé l'attitude dangereuse de la Ligue qui aurait pu reporter le match bien avant ce triste dimanche après-midi. Finalement joué un vendredi, le 20 novembre, le match s'était déroulé sans incident majeur. Quelques heurts ont bien eu lieu à Aubagne, où étaient arrivés dans un TGV spécial les fans parisiens, mais au final, le scénario catastrophe avait su être évité grâce à une présence policière digne d'un sommet de Chefs d'Etat, avec notamment la neutralisation des ponts surplombant la route empruntée ensuite par les bus de la RTM convoyant les supporters jusqu'au stade.
Dimanche, pour ce match retour, les autorités marseillaises n'ont pas hésité à dire, par la voix du préfet Michel Sappin, que les spectateurs marseillais qui se rendraient à Paris seraient en grand danger. Les plus ultras du camp parisien veulent en effet en découdre. Outre les incidents, ils n'ont pas digéré les banderoles déployées le soir du match en novembre, jugées insultantes envers l'un des fans parisiens décédé il y a quelques mois. Robin Leproux, président d'un PSG en difficulté, devra trouver des arguments solides pour calmer les plus « dangereux » des supporters de son équipe et les dissuader de ne pas chercher l'affrontement. Surtout si le PSG perd ! Même inquiétude chez Jean-Claude Dassier qui doit composer avec les puissants groupes marseillais, qui lui ont déjà reproché de n'avoir obtenu que 1 500 tickets au lieu des 2 000 espérés. Chaque club a gros à perdre en cas d'incidents. On en oublierait presque qu'il y a aussi beaucoup à perdre sur le terrain, sur le plan sportif cette fois, pour les deux formations…
